EDITEUR : DELCOURT
COLLECTION : Manifest destiny
DATE DE PARUTION : Juin 2016
NOMBRE DE PAGES : 160
PRIX A SA SORTIE : 15,95 €
Dans cette nouvelle série, nous partons a l'aventure en accompagnant les capitaines Merriwether et clark dans une mission top secrète sur la route de l’ouest. Manifest Destiny est basée sur une idéologie colonialiste qui affirme la suprématie des peuples anglo-saxon de l'est sur les peuples dit sauvages vivants à l'ouest. La troupe d’hommes qui portent cette idéologie sera au cœur de cet album des éditions Delcourt. Mais avant de parler du comics, il faut replacer l'histoire dans son conteste.
Dans les années 1840, une idéologie fait beaucoup parler d'elle. Il s'agit de la «Maniste Destiny» en français destinée manifeste, une idéologie selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l'Ouest.
L'expression «Manifest Destiny» est apparue pour la première fois en 1845 dans l'article du journaliste new-yorkais John O'Sullivan, paru dans le journal «United States Magazine and Democratic Review», à l'occasion de l'annexion du Texas. Le journaliste utilisa cette expression pour expliquer le caractère « de droit divin » de l’irréversible colonisation du continent nord-américain par les Anglo-saxons de la côte Est. A la fin de la même année, le président américain annonce devant le Congrès que la doctrine Monroe devait être appliquée et que les Etats-Unis devaient s’approprier les terres de l'Ouest jusqu’a atteindre la côte Pacifique.
Cette destinée manifeste atteignit son paroxysme durant les années 1840, qui furent une période de croissance extraordinaire pour la jeune nation. En peu de temps, le territoire national s’est agrandi de 1,2 million de kilomètres carrés. Ce processus fut si rapide que les Américains en vinrent à le percevoir effectivement comme un processus inexorable, la destinée manifeste de leur nation étant de dominer le continent, comme O’Sullivan l’avait prédit. La mission de pacification des territoires sauvage peut alors commencer.
Les deux capitaines sont chargés par les autorités de partir vers ce far Ouest inconnu, pacifier ces territoires pour permettre aux colons de s’installer. À bord d’un navire, une troupe de soldats n’ayant plus aucune famille proche, accompagnés de repris de justice à qui on a promis l’amnistie sont embarqués. Leur seul point commun est qu'ils ne manqueront à personne en cas de disparition…
Le groupe ne tarde pas à faire la connaissance avec la faune locale. Une faune qui ne ressemble à aucune autre et qui semble prête à se défendre et ne pas se laisser exterminer sans réagir. Avant même d’arriver à Charrette, le dernier bastion colon sur la route du grand ouest, ils sont attaqués par des hommes-bizons aux proportions hors norme. Ce ne sera d’ailleurs pas l’ennemi le plus redoutable sur leur chemin.
La nature elle-même semble vouloir repousser cette arrivée de l’homme blanc. Comme une hymne à la nature le scénariste oppose les deux visions comme un écho à notre temps. Chris Dingees tisse sa toile autour d’hommes apeurés par le coté fantastique de l’ennemi. Des mystères sont distillés au lecteur pour le tenir en haleine. Comme cette mystérieuse guerrière indienne, Sacaguewa, dont le but de sa présence ne semble connu que des deux capitaines.
Chris Dinguees, homme de la télévision dont le travail le plus connu est sur les séries «Being Human» et plus récemment sur «Marvel’s Agent Carter» s’essaye là à son premier comics. Il est un peu tôt pour avoir une opinion arrêté sur la série, mais on ne s’y ennuis pas et le déroulement de l’histoire est fluide et ne souffre pas de temps morts. Il est aidé pour cela par un dessinateur qui ne fait pas dans le superflu. Son coups de crayon est juste et sans fioriture. Avec un style plus proche d’une bande dessinées à l’européenne que du comics américain, cet artiste, ancien militaire qui vient à la bd assez tardivement va à l’essentiel. La nature est bien dépeinte et la faune fantastique ou pas n'est pas en reste. A la fin de ce premier album on reste un peu sur sa fin et me concernant j’attends avec curiosité et impatience la suite de la série.
On aura bien sur compris que le voile historique n’est qu’une couverture pour nous transporter vers des perspectives plus fantastiques.